Expérience de David au Fab-C : « créer l’impossible »

La Gazette du Fab-C #3 - Janvier 2021

David Delangh nous fait l’honneur de témoigner de son expérience au Fab-C. Venu au départ pour son boulot au Cluster EcoConstruction, il est devenu membre à titre privé. Merci à lui pour ce partage.

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Rencontre avec le Fab-C, ou comment créer l'impossible

J’ai découvert le Fab-C dans un cadre professionnel dans un premier temps. La tâche n’était pas bien passionnante : créer des intercalaires en multiplex. Mais cela m’a permis de rencontrer l’équipe et de me former à l’utilisation de différentes machines et de les tester.

Mon premier contact avec les machines était porté sur la découpeuse laser. Étant un créatif graphique autodidacte (principalement pour de l’impression), j’ai compris assez rapidement que cette machine avait un potentiel énorme. Graver, couper, tracer dans un seul outil avec une précision bien au-delà du millimètre. J’ai eu l’impression d’avoir accès à des outils industriels, mis au service de ma créativité. Le sentiment qui est resté après le 1er jour au Fab-C, était que les possibilités créatives n’ont de limites que celle que je pouvais imaginer. C’était donc un nouveau champ des possible qui s’ouvrait devant moi… Un monde créatif en 2D, 3D et 4D pour les objets dynamiques.

Étant quelqu’un de structuré et aimant intellectualiser et rationnaliser les choses, j’ai apprécié le processus de création lié à cet outil. Il m’obligeait, en plus du graphisme, à visualiser et décomposer toutes les étapes que la machine doit effectuer. Je pouvais pour la première fois, et avec beaucoup de facilités, commander une machine pour quelle produise ce que j’avais en tête.

Ce que j’apprécie, c’est également de voir naître sous mes yeux ce que j’ai passé des heures à concevoir, dessiner et programmer. Ligne après ligne, sans rien faire, cet outil vient donner une nouvelles vie à la matièreElle la déstructure et la sublime. Bien que j’aime le contact avec la matière et créer de mes doigts, c’est un nouvel univers qui s’ouvre à moi. J’arrive grâce à la précision du dessin par ordinateur et la précision du laser, à créer des formes et des objets qui prendraient beaucoup de temps et de patience sans une garantie de résultat nécessairement. C’est un peu une manière de rendre possible l’impossible.

Bien sûr, il faut passer beaucoup de temps sur le dessin et ensuite à programmer. Mais lorsque tout ce gros travail est réalisé, je peux dupliquer à l’infini des objets que je mettrais des heures (ou des jours) à recréer. Cette réplicabilité permet, pour des personnes peu outillées, de lancer une activité complémentaire à leur job principal. Bien que je n’ai pas le temps pour le faire pour le moment, je sais que les outils et les infrastructures sont là pour pouvoir le faire par la suite.

 

Pour conclure… 

Si je ne devais garder qu’un seul terme pour définir le travail que j’ai pu effectuer au Fab-C, cela serait « Artisanat numérique ». Je peux créer des pièces atypiques et complexes avec une précision chirurgicale. Des éléments que des grands artisans ou artistes mettraient bien plus longtemps à créer directement de leurs mains. Certains pourraient dire que ces objets manquent d’âme car ils n’ont pas été créés par la main de l’Humain. Mais pour moi, ils en possèdent une. Simplement car j’ai pris le temps de les rêver et j’ai eu l’envie de les voir se réaliser. Et quand j’appuie sur le bouton START, que la machine commence sa dance précise et fluide, je suis toujours comme un enfant qui voit naitre sous ses yeux des objets Improbables d’une perfection inégalée.

Découvrez quelques photos des premiers projets de David